Le bassin Stéphanien de St-Etienne ne résulte pas d’une extension tardi-hercynienne généralisée: c’est un bassin pull-apart en relation avec un décrochement dextre

Résumé

La région de St-Etienne (bassin houiller et massif métamorphique du Mt Pilat) est une de celles où l’on a formulé pour la première fois dans le Massif Central français la notion de “late orogenic extension” pour la chaîne hercynienne. L’exemple en était la faille ductile du Mt Pilat qui était considérée comme la faille normale liée à la formation du bassin houiller de St-Etienne.

Nous montrons, grâce à des observations précises de terrain, en tenant compte des nombreuses données de sub-surface fournies par les anciennes exploitations de charbon, que ce schéma doit être notablement modifié. Le bassin de St-Etienne est pour nous un bassin “pull-apart” sur décrochement dextre qui ne correspond pas à la faille ductile du Pilat. Nous comparons celle-ci à la faille nord-himalayenne et nous discutons à l’échelle lithosphérique les problèmes de la chaîne hercynienne du Massif Central entre les Monts du Lyonnais et les Cévennes.     

Silicifications pédogénétiques dans les dépôts hamadiens du piémont de Boudenib (Maroc)

Résumé

— Le système de piémont atlasique du Sud marocain, d’âge tertiaire, est constitué dans le secteur de Boudenib de deux unités distinctes. La llamada de Boudenib forme l’unité inférieure et se caractérise par d’importants encroûtements carbonatés, riches en dolomite et attapulgite. L’unité supérieure de la llamada du Cuir marque une reprise de l’érosion et le dépôt de matériaux relativement peu altérés.

Des silicifications affectent les différents faciès de l’unité inférieure, ainsi que les grès crétacés sous-jacents, et jalonnent une surface d’érosion intra-fonnationnelle. Ces silicifications sont précoces, puisque remaniées dans les dépôts ultérieurs. Les illuviations d’opale et les accumulations gramdaires intercalées entre les concrétionnements successifs de silice attestent d’environnements pédologiques. La silicification plus forte vers la partie supérieure des coupes, ainsi que l’association fréquente des faciés silicifiés avec des niveaux hioturhés et altérés sont également à rapporter à des dispositions pédologiques. Ce sont des silcréles pédogénétiques.

L’étude micrographique montre que la silicification procède par épigénie des argiles et des carbonates, ainsi que par des cristallisations dans les vides. C’est à partir des vides existants (fentes, bioturbations et porosité intergranulaire) que se développe la silicification, montrant ainsi le rôle primordial des circulations. En particulier, l’épigénie des carbonates par la silice semble limitée par la diffusion de la silice à partir des vides, où le renouvellement des solutions est assuré. Les séquences de cristallisation des différentes formes de silice (allant de l’opale vers les quartz automorphes) peuvent être interprétées en terme d’évolution du milieu au cours de la silicification. Au fur et à mesure que des dépôts de silice se font sur les parois des vides, les solutions nourricières sont isolées de la roche encaissante, elles se chargent alors moins en cations étrangers, et la cristallisation de plus grands cristaux peut intervenir.

Les silicifications se développent pendant une période de stabilité tectonique et s’installent dans un paysage de glacis et sous des climats chauds à saisons alternées. Leur reconnaissance à l’échelle régionale peut constituer un repère lithostratigraphique précieux.     

Méthodes de quantification des transferts de matiére par les fluides dans les roches métamorphiques déformées

Résumé

Les transferts de matière par les fluides se marquent dans les roches métamorphiques par des différenciations chimiques et minéralogiques. Une approche quantitative des relations entre transferts de matière et déformation passe par l’étude de ces différenciations dans des structures présentant soit un gradient continu de l’intensité de la déformation, soit des sites structuraux distincts. Dans ces structures, la roche initiale est souvent préservée dans des zones protégées. Des bilans de matière, par comparaison de cette analyse initiale avec les différentes roches déformées sont effectuées. Une référence chimique, minéralogique ou volumique est choisie dans des diagrammes où sont reportés les gains ou les pertes des constituants de la roche pour les différentes valeurs possibles de son changement de volume. Les quantités de matière transférée et les variations de volume sont alors lues directement dans les diagrammes ou calculées par des relations générales. Dans des diagrammes de variation chimique, ces résultats sont reportés pour chaque roche transformée, en fonction d’un paramètre de différenciation : intensité de la déformation, de la transfonnation chimique ou minéralogique, position dans la structure de déformation. Suivant les cas, ces diagrammes donnent l’évolution de la mobilité des éléments au cours de la déformation ou de la différenciation chimique, les gradients de changement de volume ou les variations de masse dans la structure de déformation étudiée. Des exemples d’un bilan minéralogique et volumique entre flancs et charnière d’un pli, d’un bilan chimique dans une zone de cisaillement et de l’écriture d’une réaction métamorphique sont présentés. Les différentes étapes d’une approche quantitative des relations entre transfert de matière et déformation sont récapitulés.     

Découverte d’un chevauchement d’âge quaternaire au sud de la Grande Kabylie (Algérie)

Résumé

À l’échelle du Maghreb, la Kabylie (Algérie) est considérée comme une région asismique. L’étude détaillée des données de la sismicité historique et instrumentale de cette région montre une activité sismique modérée depuis au moins un siècle et demi (M₁ = 5,0). Les observations géomorphologiques faites sur le versant sud du massif kabyle, s’appuyant sur l’analyse d’images satellites, de photos aériennes et de la topographie, nous ont permis de démontrer la présence d’une activité tectonique quaternaire le long de la rupture de pente au sud de ces massifs. Elle correspond à la réactivation de chevauchements d’âge miocène qui se manifestent par des escarpements d’au moins 10 m affectant le glacis d’âge quaternaire ainsi que les cônes de déjection. Ces escarpements sont interprétés comme des ruptures probablement associées à une succession de séismes de forte magnitude. Les observations que nous décrivons se situent dans la région de Tazmalt et de Boüira où ces déformations sont les plus spectaculaires. L’ampleur des déformations quaternaires qui affectent l’ensemble de cette région considérée jusqu’à l’heure actuelle comme asismique ou faiblement sismique pose, comme dans la plupart des régions intracontinentales, le problème de la période de retour des séismes de forte magnitude. © Elsevier, Paris     

La déformation post-Miocène en Provence occidentale

Résumé

Le but de la présente étude est de caractériser la déformation récente subie par la Provence occidentale, située entre la nappe de Digne à l’est et la faille de Nîmes à l’ouest. Dans un premier temps, la déformation subie par un marqueur sédimentaire qui est à la fois le plus récent possible et le plus uniformément représenté dans la zone étudiée est considérée. Ce marqueur sédimentaire est le Miocène. La caractérisation de la déformation passe par l’étude de la localisation de celle-ci et donc par l’identification des structures actives responsables de la déformation du Miocène. Ces caractéristiques permettent d’estimer la quantité de raccourcissement total accumulé lors des derniers 20 millions d’années. Dans un deuxième temps, on distingue la part de la déformation postMiocène de cette déformation totale. Les marqueurs utilisés sont des surfaces et des objets géomorphologiques repères. Dans ce travail, nous montrons que la déformation en Provence a été de faible importance entre le Miocène et factuel et qu’elle est surtout produite au cours du Miocène. En conséquence, la déformation récente à actuelle est très difficile à localiser et à caractériser. 11 n’y a pas eu de déplacements post Miocène importants de part et d’autre de la faille de la Durance, pas plus d’ailleurs que le long de toutes les discontinuités majeures du domaine étudié. © 2000 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS     

La déformation post-Miocène en Provence occidentale

The structure of western Provence (SE France) is the result of successive deformations connected to the building of the Pyrenees and the Alps. It is a seismically active region still undergoing deformation. The aim of this study is to characterize the recent deformation in western Provence and to integrate the cumulated displacements in a coherent deformation model. In order to do this, we identified the recent structures that concentrate the deformation. We used the Miocene as a sedimentary marker to estimate the discontinuous deformation over the last 20 Ma and geomorphic surfaces to evaluate the amount of the post-Miocene deformation. Miocene terrains are deformed along south-vergent thrusts such as Le Luberon, Les Costes, La Trévaresse or Les Alpilles, and along sinistral strike-slip faults such as the Durance and Nîmes faults. North-vergent Pyrenean thrusts such as L’Étoile-Sainte Baume, Sainte Victoire or the Eguilles thrusts were not reactivated during the Alpine phase. Field evidence shows that in the Luberon, the main folding phase occurred during, or immediately after the Burdigalian (20.5–16 Ma). The shortening measured on a regional N–S cross-section is of a few kilometres, implying a deformation of 0.1–0.2 mm·year^–1 since the beginning of the Miocene. Geomorphic surfaces have been reported on cross-sections of the E–W thrusts. The intensity of the deformation decreases southward and through time during the Miocene. Pliocene surfaces are not deformed near the active structures, except at the front of the Digne thrust. Furthermore, Quaternary geomorphic markers such as alluvial fans are not affected by the Durance strike-slip fault. Our results show that from Miocene to the Present, Provence was not intensively deformed (0.1–0.2 mm·year^–1), and occurred in a short period of time during the Miocene. It is coherent with the southward emplacement of the Alpine Digne thrust being the cause of this deformation. Since the end of the Miocene, there have been no major displacements on any of the active structures.     

Les escaliers d’accrétion de calcite : un exemple de déformation par fracturation-cristallisation accompagnant le glissement sur les failles

Résumén

Les escaliers d’accrétion de calcite (ou stries de croissance) sont des structures typiques du glissement sur les tailles affectant les roches calcaires. Leur étude microscopique montre qu’ ils se sont formés par rupture de ponts de matière reliant des cisaillements 1^erordre de type P, accompagnée d’une dilatance de la zone de faille.

La géométrie de la fracturation est dans le détail complexe et correspond à la superposition de microfractures de deuxième ordre à valeur de fentes de traction, de cisaillements conjugués et de microstylolites. La géométrie de fracturation ainsi que sa cinématique sont en accord avec les modèles analogiques et numériques proposés par Segall et Pollard (1980) et par Gamond (1983).

Les modalités de la rupture sont celles d’une déformation de type fracturation-cristallisation (crack seal), indiquant un mouvement local par saccades multiples sur la faille, avec un déplacement lent et de faible ampleur. Ceci peut être mis en relation avec un glissement (mode: II) de type “creep”, qui serait controlé par la rupture (mode I) des microbarrié res situées dans les zones de relais. Les fibres de calcites, caractéristiques des escaliers d’accrétion sont le résultat de la recristallisation orientée tardive du secteur interne de l’escalier, là où le mécanisme de fracturation-cristallisation était le plus intense.     

Les Pyrénées centrales et orientales au début du Paléozoique (Cambrien s.l.): évolution paléogéographique et géodynamique

In order to debate of the early Paleozoic paleogeography, the repartition of the Hercynian blocks, today scattered around West-Mediterranean Sea. should be known. This is the case for the end of the Paleozoic (Fig. 1), but not for the beginning; Fig. 6 is drawn with the supposed repartition in the middle of the Carboniferous.In Central and Eastern Pyrenees and surrounding areas (Fig. 1), Upper Ordovician beds rest unconformably upon a thick (4–6 km), dominantly pelitic series known as Lower Paleozoic in the Eastern Pyrenees or Seo Formation in the Central Pyrenees. The metamorphic lower part of this series often lies over metagranilic orthogneisses, which are best interpreted as a Precambrian basement, Panafriean-Cadomian in age. By correlation with fossiliferous series of other areas, the Pyrenean Lower Paleozoic should be mainly Cambrian in age (ranging from Uppermost Proterozoic to Lowermost Ordovician).For the purpose of this paper, the complex lithostratigraphic succession of the Lower Paleozoic of the Eastern Pyrenees, with two groups and seven formations, could be summarized (Fig. 2) by a threefold division, from bottom to top: (i) a pelile-greywacke and carbonate unit, with a conspicuous plagioclasic component and a sodic composition (Uppermost Precambrian to Lowermost Cambrian?): (ii) a sandstone-pelite unit, with lithic sandstones, ending with a carbonate level, well developped in the Central Pyrenees (Lower Cambrian?): (iii) a mudstone-siltstone unit (Middle-Upper Cambrian?). Fossiliferous Lower Cambrian beds which outcrop at Terrades (south of the Eastern Pyrenees) could be a remnant of an allochthon unit which can be compared with the nappe-thrusts of the nearby Southern Montagne Noire.The pelite-greywacke and carbonate unit (Fig. 3) occurs only in the South-Eastern Pyrenees as a south to north transgressive platform bordering a basin extending southwards; not far south of Eastern Pyrenees, a volcanism of “intermediate” type supplied in plagioclasic clasts the greywackes and volcanoclastic deposits. Near the base of the sequence, a bimodal volcanism and synsedimentary faults reflect the extensional context of the basin initiation, the geochemistry of which has been related to back-arc setting. An acidic volcanism developped higher in the sequence (tufs and hypovolcanic bodies). Carbonate levels are numerous, particularly in the lower part of the unit. The upper part of the sequence is an oslistostrome made of polygenic intraformational conglomerates fed from the south: it outlines the transition to the next unit.The sandstone-pelite unit (Fig. 4) rests conformably on the previous one in the Eastern Pyrenees, and is unconformable upon the Precambrian basement to the north (North-Pyrenean massifs) and to the west (Central Pyrenees). It is characterized by arkosic lithic sandstones with clear quartz grains: they originated in the erosion of a granitic basement and/or acidic volcanic rocks. Coarseness of the sandstones and thickness (up to 2–4 km) of the unit increase from south-east to north and west. A carbonate upper level, well developped in the Central Pyrenees, can be correlated with Lower Cambrian limestones from the surrounding areas.The mudstone-siltstone unit (Fig. 5) is defined by the prevalence of mm- to cm- scale alternations of argillaceous mud and silt of a flyschoid type, representing a more basinal sedimentation. A carbonate level, the highest in the series, is intercalated in Ihe lower part ot the unit: above this level, deposits are very homogeneous and thiek (about 2 km). A poorly known formation with pelitcs and sandstones caps the muddy-silty unit: it could be Lower Ordovician in age.Thus, the Pyrenean domain shows the same depositional history as West-Mediterranean area: (i) first, a volcano-sedimentary platform or basin occurs, as in Central Spain. Eastern Pyrenees. Sardinia and axial zone of the Montagne Noire, but not further north; (ii) second, a silicoclastic platform spreads out. which becomes carbonated at the end: (iii) third. Ihe basin deepens and receives fine silicoclaslies. This evolution is not fully accounted for in recent synthesis of Pre-hercynian France or Spain, and it should appear useful for a better understanding of the south French Massif Central geological history.     

Relations entre déformation et métamorphisme alpin dans les schistes noirs helvétiques : l’apport de la fabrique magnétique

Résumé

La fabrique magnétique des schistes noirs du Jurassique helvétique au pourtour des massifs de l’Aar et du Gothard (Alpes suisses) reflète, en fonction du métamorphisme croissant, l’orientation préférentielle de minéraux magnétiques d’origines diverses : la magnétite primaire, les phyllosilicates et la pyrrhotite métamorphiques. La foliation magnétique est parallèle à la première schistosité pénétrative même si celle-ci est effacée par une seconde schistosité. La linéation magnétique indique retirement lié à la direction de transport des nappes. Dans la partie la plus métamorphique où apparaît la pyrrhotite au cours de la déformation, la fabrique magnétique permet de situer l’apparition de ce minéral dans la tectonique polyphasée. Les propriétés magnétiques anisotropes de la pyrrhotite s’avèrent plus complexes que le modèle usuel de marqueurs planaires et l’interprétation des linéations observées doit en tenir compte.     

L'écaille des Gaux (Ardennes beiges): un exemple d'évolution tectono-sédimentaire complexe lors du développement d'un pli de propagation

The kinematics of internal structuration in the Gaux thrust sheet (Charleroi Coal basin; Belgium) is explained with the help of a geometric model. This model is controlled by the distribution of Landelies red breccia outcrops that was syntectonically deposited, probably during the Namurian. We suggest that the tectono-sedimentary evolution was controlled by (1) the growth of a Fault-propagation fold, (2) the formation of collapse structures and (3) localized interbed extension.

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L'écaille des Gaux (Ardennes beiges): un exemple d'évolution tectono-sédimentaire complexe lors du développement d'un pli de propagation

     

Evolution des mécanismes d’extension dans le bassin pannonien

Résumé

Le bassin pannonien s’est ouvert en position d’arrière-arc durant et après les derniers stades de l’orogenèse des Carpathes. La distension y a créé, du Badénien au Pannonien (16.5-8 Ma), un dispositif complexe de môles et fossés suivant les directions NE-SW et NW-SE. Les mécanismes d’ouverture des bassins intra-carpathiques correspondent à une évolution structurale en deux temps : (1) développement de décrochements conjugués et initiation de bassins losangiques le long ou à l’intersection de ces décrochements (compression N-S), (2) épisode de rifting (extension E-W).     

Modalités de la déglaciation Würmienne dans le Nord-Ouest des Alpes (Nord Dauphiné, Savoie,Bassin lémanique)

Résumé

Entre les moraines frontales du « Complexe des moraines internes» (Würm) bien représentées à l’ouest de Lyon (vallum morainique de Grenay et de Lagnieu) et les massifs alpins des Alpes bernoises et du Valais, aucun are morainïque majeur, pouvant marquer un ou plusieurs stades de stabilité du front glaciaire au COurs du retrait, n’ est bien individualisé. Seule une moraine de fond est reconnue, recouverte localement d’unités sédimentaires en position supra-moraini- °iUe donc contemporaines de la fonte glaciaire. Leur faciès et leur position dans la topographie montrent qu’il s’agit de formations déposées en marge du glacier, principalement dans les lacs juxta-glaciaires, au cours de la fonte progressive sur place, de culots indépendants constitués de glace rendue « morte » par un manque d’alimentation de l’amont. L’étagement de ces formations sur les versants des bassins topographiques permet de proposer 3 stades de l’évolution paléogéographique de la fonte du glacier würmien.     

L’ olistostrome coniacien de Lordat (Pyrénées ariégeoises) et son équivalent latéral de Vicdessos,témoins d’un nouveau bassin d’avant-pays au front nord de la Haute Chaîne Primaire

Résumé

De nouvelles datations et grade-datations fondées sur les Foraminifères planctoniques, ponctuellement identifiés en dépit d’un épimétamorphisme campanien, permettent de doubler voire à triper l’étendue du « sous-bassin » coniacien de Lordat (Zone des Écailles Bordières, Ariège), en partie calciturbiditique, aux dépens terrains jusqu’à présent tenus pour paléozoïques, tels ceux de l’ex-« Écaille paléozoïque de Lordat ». Ces derniers correspondent à des olistolithes de très grande taille au sein d’un vaste olistostrome (château de Lordat, ermitage de Saint-Pierre), lui-même inclus dans une épaisse série monoclinale, à dominante calcschisteuse, constituant un probable équivalent latéral du « Flysch à Fucoïdes ». Cette série déborde vers le Nord jusque sur la Zone Interne Métamorphique, comme le démontre l’âge néocrétacé du lambeau ex-paléozoïque de Carmilles, directement chevauché par le massif Primaire nord-pyrénéen de Saint-Barthélémy. Plus à l’Ouest, le « sous-bassin » de Vicdessos, prolongeant celui de Lordat, est constitué par une épaisse série également coniacienne, monoclinale, avec ses termes les plus récents vers le Nord, primitivement attribuée à un synclinorium subdivisé par des anticlinaux d’Urgo-Aptien qui sont en fait des intercalations plus calcaires dans le Crétacé supérieur. Le complexe coniacien partiellement turbiditique de Lordat-Vicdessos, subdivisé en au moins deux séquences tectono-sédimentaires de 3^e ordre, A et B, est interprété comme le remplissage de gouttières synclinales synsédimentaires successives d’un sous-bassin d’avant-pays, alimentées par l’érosion probablement sous-marine du front, migrant vers le Nord, de la Haute Chaîne Primaire organisée en anticlinaux d’amortissement (limités euxmêmes par des chevauchements synsédimentaires aveugles). Ce modèle de sous-bassin d’avant-pays s’insère parfaitement dans le schéma évolutif d’une chaîne interplaque en compression pendant tout le Crétacé supérieur et à double vergence, où se creuseraient, au Coniacien, sur une transversale N-S et de part et d’autre de la future Haute Chaîne en voie de structuration, au moins deux sousbassins liés à l’Europe (Lordat-Vicdessos et Nalzen I) et un sousbassin (San Gervas) lié à l’ibérie. © 2001 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS     

Le bassin Stephanien de St-Etienne ne résulte pas d'une extension tardi-hercynienne généralisée: c'est un bassin pull-apart en relation avec un décrochement dextre

The St-Etienne area (Stephanian coal-basin and Mt Pilat metamorphic massif) has been taken as one of the examples of late orogenic extension in the Variscan belt. The key structure was the Mt Pilat ductile normal fault which was considered as the southern boundary of the St-Etienne coal basin.We show with precise field observations and taking into account the old subsurface data obtained from coal exploitation that this structural interpretation must be modified.The Stephanian coal-basin is a pull apart basin on a NE-SW strike-slip fault, which is distinct from the Mt Pilat detachment. We compare the latter to the North Himalayan normal fault and we discuss the evolution of this part of the Hercynian belt from the Monts du Lyonnais to the Cévennes al lithospheric scale.     

Les filons sédimentaires jurassiques de Longobucco-Caloveto (Calabre,Italie); application à l’étude des paléostructures d’une marge téthysienne

Résumé

La région de Longobucco-Caloveto, dans le Nord du massif de la Sila, en Calabre, montre de très nombreux filons sédimentaires jurassiques qui traversent des schistes cambro-ordovicien ou des granites hercyniens. Ces filons se répartissent en deux groupes. Les plus anciens, d’âge carixien, sont associés à des failles normales qui ont permis la formation d’un demi-graben rempli par des sédiments du Domérien. Les plus récents, d’âge compris entre le Lias supérieur et le Malm, marquent la fracturation de hauts-fonds qui se sont effondrés au Dogger. Ces filons enregistrent ainsi la formation du segment de la marge de la Téthys auquel correspondent les séries de Longobucco-Caloveto. L’étude des relations entre les filons sédimentaires et la fracturation permet de montrer, dans une région pourtant fortement tectonisée au Tertiaire, que différentes failles sont d’âge jurassique : certaines d’entre-elles sont recoupées par des filons et donc antérieures à ceux-ci; d’autres systèmes de filons sont parallèles à des systèmes de failles et donc postérieurs à ces derniers ou contemporains. Us filons sédimentaires apparaissent ainsi comme un moyen intéressant, bien qu’encore peu utilisé, de caractén-sation des dispositifs paléotectoniques.     

L’analyse morphologique spatialisée : apports d’une méthode à la détection des accidents,une nécessité dans l’approche hydrodynamique et karstologique des aquifères fissurés. Exemples dans le Nord de la France crayeux

Résumé

L’analyse morphologique spatialisée est une nouvelle méthode de détection des accidents utilisant les données morphométriques du relief (pente, orientation, altitude), extraites d’un modèle numérique de terrain précis par un programme informatique. Ce programme, en tenant compte des commandes morphogénétiques (lithologie, climat, chronologie), permet l’identification de modes morphométriques pour chaque type de morphologie et l’extraction des anomalies à ces modes. Certaines anomalies, après un traitement de hiérarchisation spatiale, sont interprétées comme des signatures tectoniques, l’analyse étant possible à l’échelle du versant. L’existence effective des accidents est validée à l’aide de méthodes de géologie structurale classiques. Par une meilleure définition de la position et de la géométrie des accidents, cette méthode peut permettre l’optimisation des études hydrodynamiques en aquifère fissuré, et dans le cas de réservoirs carbonatés, une approche spatiale de la karstification. Elle est appliquée ici à l’aquifère crayeux du Nord de la France, où, couplée à des enregistrements fins de données hydrogéologiques, elle permet l’identification de zones à transfert hydrodynamique rapide au droit d’accidents. Ces constatations conduisent à de nouvelles pistes de réflexions dans une région où la karstification n’est pas reconnue. © Elsevier, Paris     

Double evaporitic décollements: Influence of pinch-out overlapping in experimental thrust wedges

This article focuses on how deformation and displacements are transferred between two décollements located at different stratigraphic levels by means of analogue modeling using brittle/viscous, sand/silicone systems. We present results from ten analogue models, in which we varied key parameters, such as the amount of horizontal offset or overlap between the pinch-outs of the upper and lower décollements, the total amount of shortening, and the planform geometry of the upper décollement. Results indicate that (i) structures root onto the basal and upper décollement, defining an inner and an outer domain and (ii) the offset/overlap of the décollements controls the geometry of the transition zone located between the two décollements, the propagation of deformation into the foreland both in space and time, and the deformation style and kinematics in the different domains of the model. When the pinch-out of the upper décollement is at an angle with the backstop, oblique structures form, and the geometry and propagation-mode of the structures change progressively along-strike. We compare our experimental results with other silicone/sand analogue models and with the natural examples of the Southern Pyrenees, where Upper Triassic and Eocene–Oligocene syn-tectonic evaporites acted as basal and upper décollements, respectively.